Créé(e) 23/10/2015 Mis à jour 05/07/2017

En 2011, un sondage IPSOS-Reuters effectué dans 24 pays nous a appris que, parmi les français, 55% se déclarent évolutionnistes (E), 9% créationnistes (C), et 36% sans opinion tranchée. La valeur du rapport E/C est de 6,1. Il nous place en troisième position derrière la Belgique (7,6) et la Suède (6,8). Viennent ensuite le Japon (6,0), la Chine (5,8), l’Allemagne (5,4) et l’Espagne (4,8). La Grande-Bretagne, patrie de Darwin, n’arrive qu’en huitième position (4,6), loin devant les États-Unis d’Amérique (0,7), qui font partie des sept pays sondés présentant un rapport E/C inférieur à 1. L’Arabie saoudite ferme la marche (0,1).

Aux États-Unis, pays de haute culture scientifique et technologique, 40% des individus interrogés se réclament d’une doctrine non rationnelle, le créationnisme, que ce soit sous sa forme la plus radicale (interprétation littérale de la Bible) ou sous la forme plus récente du « dessein intelligent » (néo-créationnisme), dont les adeptes confondent faits et opinions, science et croyance, et considèrent que darwinisme et créationnisme sont deux théories également scientifiques qu’il faudrait mettre en concurrence. Leur nombre progresse un peu partout dans le monde, incluant quelques savants qui refusent de reconnaître que le monde décrit par la science ne peut être comparé au monde décrit selon un dogme.


Une situation similaire a longtemps prévalu en France. Jusque dans les années dix-neuf cent quatre-vingt, pour des raisons diverses et souvent scientifiques, un nombre significatif de biologistes français parmi les plus influents refusaient de reconnaître la valeur explicative de la théorie darwinienne de l’Évolution. Il m’a donc semblé utile de rassembler, pour l’information du plus grand nombre et sous une forme facilement accessible, six articles publiés entre 1938 et 1962 par Georges Teissier[1], un biologiste qui fut pendant toute sa carrière scientifique, et contre toutes les croyances, matérialistes ou non matérialistes, un rationaliste combatif et un darwinien convaincu.

 

[1]. Un biologiste engagé dans son siècle, Georges TEISSIER (1900-1972).