AO EMBRC

L’observation à long terme des environnements marins et de leur biodiversité est essentielle pour comprendre le fonctionnement des écosystèmes marins et évaluer leurs réponses aux pressions naturelles et anthropiques, ainsi que pour mesurer les rétroactions du fonctionnement des écosystèmes sur les cycles biogéochimiques mondiaux et donc sur le climat. Les observations de la biodiversité contribuent également à évaluer la durabilité des services fournis par les écosystèmes marins, ainsi que la pertinence des politiques environnementales et de conservation.
Des études pilotes récentes ont montré que la portée et l’échelle de la surveillance du milieu marin peuvent être considérablement élargies par l’intégration de trois nouvelles approches à haut débit : (1) la génomique environnementale ; (2) les technologies d’imagerie automatisées ; (3) les capteurs physico-chimiques et biogéochimiques automatisés. L’observation de nouvelle génération qui en résulte offre la perspective de développer une vision holistique des écosystèmes marins, ce qui est fondamental compte tenu de la prise de conscience croissante de l’interdépendance complexe des composants biotiques de ces écosystèmes et de la fragilité des équilibres qui les sous-tendent.
S’appuyant sur les expéditions Tara-Oceans, qui ont été pionnières dans le déploiement du suivi de la biodiversité à une échelle spatiale extrêmement vaste, ce projet intégrera les outils et approches les plus récents dans des programmes de suivi à long terme existants, réalisés sur des sites fixes, afin de créer des Observatoires Augmentés (AOs) dotés de fonctionnalités accrues.
Le projet AO-EMBRC développe des observatoires marins à la pointe de la technologie dans trois sites stratégiques le long du littoral français : Villefranche-sur-Mer (IMEV) et Banyuls-sur-Mer (OOB) sur la côte méditerranéenne, et Roscoff (SBR) sur la Manche. Cette installation pionnière représentera le premier et le plus avancé réseau pleinement fonctionnel d’AOs marins en Europe.
Elle est intégrée dans l’infrastructure de recherche (IR) du Centre National de Ressources Biologiques Marines EMBRC-France et vient compléter les programmes d’observation existants tels que les Services Nationaux d’Observation.
Les scientifiques du SBR sont co-responsables de 3 axes de travail : Archivage des échantillons biologiques, Instrumentation et méthodes en génomique environnementale, et Stockage et analyse primaire des données).
Le programme de travail de l’AO-EMBRC consiste en des activités de développement conjoint structurées en 6 workpackage :
1) échantillonneurs et capteurs in situ ;
2) archivage des échantillons biologiques ;
3) instruments et méthodes en génomique environnementale ;
4) instruments et méthodes en bioimagerie environnementale ;
5) stockage des données et analyse primaire ;
6) intégration et diffusion des données.
AO-EMBRC est mis en œuvre sur une période de 5 ans, après laquelle les services seront entièrement ouverts aux communautés d’utilisateurs. L’objectif est d’œuvrer pour permettre l’intégration des données physiques, chimiques, de biodiversité et génomiques afin d’améliorer notre compréhension des systèmes marins dans leur globalité. Le consortium AO-EMBRC comprend 5 partenaires, à savoir les 3 RIs nationaux EMBRC-France, Institut Français de Bioinformatique et France Génomique, ainsi que 2 structures fédératives de recherche, les Stations Marines de l’Université de la Sorbonne OSU et la Fédération de Recherche Go-See.
Ce projet est coordonné par EMBRC-Fr et financé par le programme PIA3 Equipex+.
