Créé(e) 29/06/2015 Mis à jour 31/01/2017

Le suivi Pierre noire en images

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Les observations en deux sites ont permis de mesurer l’impact d’une perturbation accidentelle de vaste amplitude touchant des peuplements sur toute leur étendue, lors de la pollution par les hydrocarbures de l'Amoco Cadiz, au printemps 1978. Elles ont ensuite permis d’étudier les processus de recolonisation et de reconstitution des populations des espèces perturbées et d’observer les évolutions temporelles des populations en réponse aux changements climatiques. La pérennisation de longues séries de mesures biologiques s’avère être aujourd’hui un outil indispensable pour (1) mettre en évidence des variations cycliques de longues périodes, (2) évaluer l’impact du changement global sur la dynamique de la biodiversité, et (3) disposer d’un référentiel sur lequel se greffent des études ponctuelles de processus écologiques.

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Les Ampelisca sont de petits crustacés de l’ordre des Amphipodes vivant dans un tube à l’intérieur du sédiment. Sur les neuf espèces trouvées dans le peuplement de la Pierre Noire, trois sont des espèces caractéristiques des fonds sablo-vaseux distribués en tâches isolées en Manche armoricaine.

Les populations d’Ampelisca, sensibles aux pollutions par les hydrocarbures, disparurent presque entièrement suite à la marée noire provoquée par le naufrage du pétrolier Amoco Cadiz en avril 1978. La recolonisation et la reconstitution des populations d’Ampelisca furent lentes et progressives avec tout d’abord la réapparition d’espèces non spécifiques au peuplement de sables fins à partir de 1979 et 1980. Les espèces inféodées aux sables fins telles qu’Ampelisca sarsi, A.  armoricana et A. tenuicornis, ne recolonisèrent le milieu qu’à partir de 1981 et 1985. Des niveaux d’abondance du même ordre de grandeur que ceux de l’état initial furent retrouvés au début des années 1990.

Une brusque diminution des effectifs d’Ampelisca est observée en 2004 et se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Ce phénomène n’est pas encore expliqué et des études sont actuellement menées pour en trouver la cause.

© Station Biologique de Roscoff - C. Houbin
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Abra alba est un petit mollusque bivalve commun des sables fins envasés des milieux côtiers du NW de l’Europe. Vivant enfoui dans le sédiment il utilise son long siphon pour collecter les particules alimentaires déposées sur le fond ou en suspension dans l’eau.
Abra alba fut dans un premier temps peu affectée par la pollution aux hydrocarbures, les densités observées au cours de l’année 1978 étant voisines de celles de 1977. Par la suite, de fortes densités furent recensées en 1979 et 1980 et attribuées à un effet de biostimulation (i.e. enrichissement en matière organique du sédiment suite à la pollution). Cependant, la population d’Abra alba présente des oscillations entre des périodes de fortes densités et des périodes de densités plus faibles qui pourraient correspondre à des variations décennales du climat.