Créé(e) 16/01/2015 Mis à jour 16/03/2017

Comprendre les pressions sélectives à l'origine de la reproduction sexuée demeure l'un des principaux enjeux de la biologie évolutive.

Nous étudions cette question au moyen d'approches théoriques et empiriques. En particulier, nous avons développé des modèles mathématiques pour explorer comment la ploïdie, la structure spatiale des populations et les interactions entre gènes affectent la sélection pour le sexe et la recombinaison.

Du point de vue empirique, nous explorons les corrélats écologiques de la reproduction sexuée et asexuée chez les protistes (coccolithophores, dinoflagellés) et des macroalgues telles que les kelps (Laminaria, Lessonia) et les Ectocarpales. Par exemple, nous avons montré que chez le coccolithophore haplodiplobiontique Emiliania huxleyi, le sexe (et la phase haploïde du cycle de vie) semble avoir disparu des populations océaniques, tandis que les populations côtières maintiennent une alternance de phases haploïdes et diploïdes. Nous avons également mis en évidence la reproduction sexuée au sein des blooms toxiques du dinoflagellé Alexandrium minutum, et décrit plusieurs cas de parthénogénèse géographique chez les macro-algues brunes: Laminaria spp (France) and Lessonia spp (Chili).

Bien que l'on retrouve dans tous les cycles sexués eucaryotes une alternance de phases haploïdes de diploïdes, le degré relatif de développement de chaque phase varie beaucoup entre taxons (en particulier chez les algues). Nous utilisons des approches théoriques pour comprendre l'évolution et le maintien de cette diversité de cycles de vie, couplées avec des travaux expérimentaux sur l'algue brune modèle Ectocarpus siliculosus (afin d'étudier le cycle de vie des populations naturelles et les différences de niche écologiques entre individus haploïdes et diploïdes), ainsi que différentes algues rouges appartenant au genre Gracilaria.