Au cours de sa thèse de doctorat à la Station Biologique de Roscoff, Sarah Garric a démontré, à l'aide d'analyses biochimiques et biophysiques, que les plastes cryptophytes volés par le dinoflagellé sont déficients dans la synthèse d’une protéine photosynthétique clé, la phycoérythrine. Cette déficience est due à l'absence d'un gène essentiel, cpeA, présent dans le génome nucléaire de la microalgue cryptophyte, qui n'est pas transféré lors du vol. Des analyses génomiques menées par l'équipe de recherche de Roscoff ont révélé que le dinoflagellé, qui doit donc continuellement voler de nouveaux plastes pour pratiquer la photosynthèse, a cependant incorporé dans son propre génome certains gènes cryptophytes nécessaires aux premières étapes de la synthèse de la phycoérythrine, suggérant un processus évolutif de rétention du plaste.
En soulignant que l'acquisition à long terme des plastes dépend de l'établissement d'une indépendance génétique pour des fonctions essentielles comme la récolte de la lumière, cette étude met en lumière les défis moléculaires complexes liés à l'asservissement des organelles, et aux processus impliqués dans la diversification des organismes photosynthétiques par endosymbiose.
Vue en microscopie confocale des trois organismes polysymbiotiques, avec les les plastes de cryptophytes en jaune.
Cette étude vient d’être publiée dans la revue Current Biology :
https://authors.elsevier.com/a/1jKJi3QW8S6F4D
DOI : https://doi.org/10.1016/j.cub.2024.05.066
Auteurs correspondants :
Christophe Six, six@sb-roscoff.fr
Sarah Garric sgarric@sb-roscoff.fr
Equipe « Ecologie du Plancton Marin » (ECOMAP), UMR 7144 Sorbonne université - CNRS « Adaptation et Diversité en Milieu Marin »,
Station Biologique de Roscoff
Liens
[1] https://authors.elsevier.com/a/1jKJi3QW8S6F4D
[2] https://doi.org/10.1016/j.cub.2024.05.066
[3] mailto:six@sb-roscoff.fr
[4] mailto:sgarric@sb-roscoff.fr