Créé(e) 21/06/2017 Mis à jour 15/12/2017

AquaNis 2.0 est un projet de recherche porté par la Station Biologique de Roscoff et réalisé avec le soutien de la Fondation TOTAL. Utilisant les technologies de séquençage haut-débit à partir d'ADN environnemental, il vise à identifier les espèces non-indigènes présentes dans les milieux portuaires, des points chauds d’introduction en milieu marin, et le milieu naturel environnant, ainsi que mieux comprendre les mécanismes limitant l'expansion de ces espèces en zones marines côtières. Ces données sont essentielles à notre compréhension des processus d'introduction biologique ainsi que pour répondre à des politiques publiques de gestion et suivi des espèces invasives, telles que la Directive Cadre Européenne « Stratégie pour le Milieu Marin » qui vise à atteindre un bon état écologique des eaux marines européennes.

Depuis que l’homme parcourt la planète, il transporte avec lui de façon délibérée ou accidentelle des végétaux, algues, animaux etc, entraînant des introductions d’organismes, souvent de provenance lointaine (par exemple de l’Europe vers l’Amérique du Nord). Avec l’accroissement des échanges par voie maritime, ces introductions biologiques sont allées croissantes dans les milieux marins côtiers, avec de nombreuses conséquences sur la diversité et le fonctionnement des écosystèmes, ainsi que sur les services qu’ils rendent aux sociétés humaines. Ces espèces non-indigènes sont ainsi au centre d’enjeux de recherche, par exemple pour comprendre leurs rôles dans les habitats naturels. Elles sont également au cœur d’enjeux relatifs à la gestion et conservation des milieux marins. Les espèces non-indigènes sont ainsi la cible de programmes de surveillance, par exemple au travers de la Directive Cadre Européenne « Stratégie pour le Milieu Marin ».

AquaNIS2.0 vise à étudier ces nouveaux acteurs des écosystèmes marins côtiers en utilisant des approches basées sur de nouvelles technologies telles que le séquençage à très haut débit. Il s’inscrit dans la dynamique internationale de création d’« observatoires génomiques de la biodiversité ». Ces technologies peuvent en effet compléter voire palier les lacunes des méthodes traditionnellement utilisées pour identifier, compter et suivre dans le milieu la biodiversité, y compris celle constituée des espèces non-indigènes.

AquaNIS2.0 vise en particulier à la détection précoce d’espèces non-indigènes encore rares (et donc difficilement observables directement) et le suivi d’espèces non-indigènes non détectables car manquant de caractères morphologiques diagnostiques pour les identifier. La zone d’étude est en Bretagne, ciblant en particulier les ports de plaisance. Ces zones marines urbaines forment un réseau dense et sont connues pour abriter un écosystème original auquel contribuent de façon importante les espèces non-indigènes. Elles sont des points chauds d’introduction et des relais de propagation des espèces introduites dans les milieux naturels avoisinants.

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