https://www.sb-roscoff.fr/fr/2015/12/03/la-station-biologique-de-roscoff-a-la-cop21

La Station Biologique de Roscoff à la COP21

Introduction: 
Deux chercheurs de la Station biologique de Roscoff, Philippe Potin et Noan Le Bescot, interviendront dans des tables-rondes lors de la Journée de l’Océan, le 3 décembre 2015, dans le cadre de l’espace « Génération Climat » de la COP 21 au Bourget.
Paragraphes: 
Face à l’accélération de certaines disparitions d’habitats, les aires marines protégées suffiront-elles ?

Philippe Potin est membre de l’équipe Défense et signalisation des macroalgues de l’UMR 8227.

Il est le porteur scientifique du projet Idealg, et il présentera l’impact du changement global sur l’évolution des écosystèmes de macroalgues et les services qu’ils rendent à nos sociétés :
« Dans le contexte du changement global, explique Philippe Potin, l’ensemble des services rendus par les écosystèmes des forêts de grandes algues brunes, y compris leur contribution aux grands cycles biogéochimiques, comme celui du carbone ou celui de l’iode sont modifiés. Au-delà des effets directs sur les pêcheries, les activités récréationnelles, de tourisme et la valeur patrimoniale de ces habitats se réduiront et d’autres services sur la mitigation de l’eutrophisation ou la protection des côtes de l’érosion par la dissipation de l’énergie de la houle, des vagues et des courants seront également perdus. Face à l’accélération de certaines disparitions d’habitats, les aires marines protégées suffiront-elles ? L’aquaculture et/ou la restauration écologique permettront-elles de compenser des pertes de peuplements et de maintenir ainsi certaines fonctions des forêts d’algues ? »

Noan Le Bescot est membre de l’équipe Evolution of Pelagic Ecosystems and Protists (EPEP) de l’UMR 7144.

Il présentera le projet Plankton Planet que pilote l’équipe EPEP, dirigée par Colomban de Vargas. Noan Le Bescot nous explique : « Dans chaque litre d’eau de mer vivent entre 10 et 100 milliards d’organismes — le plancton —, le plus grand réseau de vie planétaire qui produit la moitié de notre oxygène et régule le climat. Le plancton est encore largement ignoré dans les modèles de fonctionnement du système Terre, car nous ne disposons pas de données sur sa complexité et la dynamique de sa biodiversité à l'échelle planétaire (interactions, migrations, acclimatation, adaptation, extinction, spéciation). Pour permettre cette intégration, nous avons lancé Plankton Planet, le premier programme d’océanographie biologique citoyenne qui fait un lien entre les milliers de citoyens parcourant à la voile les océans mondiaux, et des chercheurs en écologie qui décryptent la biodiversité planctonique grâce au séquençage en masse de codes-barres ADN. Plankton Planet poursuit le rêve initié dans le cadre de Tara Océan d’explorer les océans, d’en comprendre la richesse et de décrire le devenir du plancton sur des échelles spatio-temporelles encore jamais explorées : c'est la naissance de l'Océanographie 2.0. »